L’heure des musées digitalisés a sonnée !
Le secteur muséal se trouve aujourd’hui à un carrefour où tradition et innovation se rencontrent. Cette évolution s’inscrit dans un contexte où les institutions culturelles se voient confrontées à de nouveaux défis, de la gestion des flux de visiteurs à la diffusion de la culture à l’ère numérique. Dans cette optique, il devient essentiel d’examiner les différentes dimensions de cette modernisation.
Accueil et achat
C’est l’utilisation principale de l’outil digital : celle qui est la plus facile à mettre en œuvre et qui apporte une solution concrète en plus d’un gain de temps, d’énergie, de moyens humains et, à terme, d’argent.
De plus en plus de musées digitalisés s’équipent d’une billetterie numérique disponible en deux temps :
- Via un site web en ligne
- Via une borne interactive à l’entrée du musée
L’achat de billets via la borne interactive permet de lutter contre les files d’attente et la perte de temps. C’est une solution innovante idéale qui permet d’acheter ses billets sur place et ainsi d’éviter des réservations en amont auxquelles les touristes ne peuvent finalement pas se rendre pour une raison X.
Pour les sites plus vastes ou les pass de plusieurs jours dans des musées de très grande ampleur, l’usage d’objets connectés, tels les bracelets, permet de stocker des informations importantes (moyen de paiement pour de la nourriture ou des boissons, durée de validité du billet, appartenance à un groupe, accès restreint ou élargi, etc.).
Accès à l’information
La digitalisation est un excellent support d’information, notamment pour la mise à disposition de contenus complémentaires. La configuration des musées ne permet pas toujours d’apporter l’information complète sur une œuvre ou son contexte (manque de place, cohésion entre le décor et l’affichage, etc). Plusieurs solutions se sont multipliées au sein des musées digitalisés pour enrichir la visite et le partage de la culture.
- La borne interactive, munie d’une application tactile, permet des interactions avec le visiteur qui n’ont de limite que l’imagination.
- La tablette tactile, petite et installable sur de nombreux supports (sur pied, sur rail, encastrée,…), apporte de nombreuses informations complémentaires avec l’avantage du partage de contenus multimédia.
- Le QR Code à scanner. Via un simple icône à l’entrée d’une collection ou positionné proche d’une œuvre, on peut accéder à différentes pages d’un site web ou un contenu exclusif réservé aux visiteurs pour bénéficier de compléments d’informations.
- L’audioguide sous forme d’écouteur qui apporte des compléments d’information de façon personnelle sans altérer la visite des autres touristes.
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Augmenter la fréquentation, élargir le public
S’ouvrir aux technologies 2.0 et même au-delà, c’est aussi adopter le langage du public de demain.
La possibilité d’accueillir plus de monde, différemment et de manière plus personnalisée, demande moins d’énergie, de ressources financières et humaines lorsque l’essentiel du matériel est numérique.
Lorsque les musées digitalisés sont prêts et disposent de tous les outils nécessaires avec un personnel formé, ils se montrent plus réactif et donc plus attractif.
Hier encore, les notions de compétitivité et de concurrence étaient taboues dans le secteur de la culture et au sein des musées ; désormais, il faut adopter les codes du commerce et du monde de l’entreprise pour se démarquer et exister.
L’arrivée des supports interactifs et notamment de la technologie tactile redéfinissent le rôle et le portrait type du visiteur de chaque musée. Les innovations digitales inscrivent les musées digitalisés dans une nouvelle dynamique qui suscitent davantage d’intérêt chez les jeunes.
L’utilisation d’expérience sensorielle sur des nouveaux dispositifs ne manque pas d’être relayée par les médias et les visiteurs suscitant un enthousiasme de masse.
Enrichir le dialogue et fidéliser le public
Se montrer humain et disponible auprès du grand public permet avant tout d’établir un lien privilégié avec le visiteur, un lien qui doit s’entretenir. Pour ce faire, les réseaux sociaux sont des alliés de poids. D’autres outils comme le site internet et les newsletters offrent la possibilité de mettre en valeur son actualité et d’ouvrir un canal d’échanges.
Les réseaux du type Facebook, Twitter ou Instagram réclament un ton plus informel, plus proche de l’individu. Ils permettent d’explorer des médias différents : des photos et des vidéos certes, mais également : des mini vidéos en boucle du type boomerang (sur Instagram), des vidéos éphémères qui disparaissent au bout de 24 heures, des GIF, des animations, de la réalité augmentée…
Autant de supports que les musées digitalisés se doient de maîtriser pour prendre la parole, rester visible et stimuler la fidélité de leurs visiteurs.
La fréquence et la variété des prises de parole passent aussi par des initiatives de vulgarisation via, notamment des web-séries, des conférences informelles sur les codes du vlogging ou via Twitter par exemple.
Les réelles innovations sur ce point sont aujourd’hui du côté de la technologie tactile. Elle permet aux visiteurs d’acquérir une nouvelle dimension. Désormais ils ne se contentent plus d’être de simples spectateurs mais deviennent également contributeurs et prescripteurs.
Les supports interactifs offrent de nombreuses possibilités pour dialoguer avec les visiteurs. Par le biais de tablettes tactiles, bornes interactives et totems digitaux, ils sont interrogés de manière simple et ludique. Livre d’or numérique, sondages, formulaires et boîtes à idées digitales font d’eux de véritables acteurs des espaces culturels.
Offrir une visite plus ludique et intelligente
La visite ne doit plus être passive. Pour se projeter et s’approprier les œuvres, la plupart des visiteurs souhaitent établir une interaction concrète et une dimension ludique assumée. L’aspect pédagogique ne se résume plus à de simples visites…
Avec les nouvelles innovations digitales, c’est le musée entier qui devient vivant et qui se transforme en lieu immersif et magique.
- On peut se plonger dans un univers visuel complet grâce aux casques de réalité augmentée ou aux vidéos à 360°.
- Les modélisations 3D ou panoramiques offrent également une expérience sensorielle différente et permettent de se situer dans un contexte parfois insaisissable pour le visiteur moyen.
- Bien sûr, l’avènement des objets connectés est aussi une manne précieuse pour les musées digitalisés; le Bluetooth ou le wi-fi permettent de commander ou de dialoguer avec un casque, un smartphone ou un bracelet pour apporter des contenus, avertir le visiteur, etc.
- De même, les surfaces interactives (les pas des visiteurs qui provoquent des ondes sur l’eau, une table qui réagit aux commandes du doigt, etc.) sont à la fois ludiques et très intuitives dans leur fonctionnement pour apporter de l’information.
- Les vidéoprojecteurs font des murs et de toute surface morte, un espace dynamique avec un contenu multimédia à forte valeur ajoutée. Les hologrammes et écrans transparents permettent de se repositionner aux moments de faits historiques et de découvrir des objets de valeur sous tous leurs angles.
- Les dispositifs tactiles (écrans, bornes, tables) offrent une large panoplie de contenus multimédia pour une visite plus immersive et ludique. La manipulation des supports stimule l’attention et certaines zones du cerveau pour une meilleure mémorisation de l’information.
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Partage de la culture
La digitalisation des collections est un formidable moyen de partage. Il n’est plus nécessaire de se déplacer au musée pour apprécier une œuvre. Elle peut désormais se dématérialiser via :
- Des DVD, des CD-Roms et des clés USB. On les retrouve souvent au sein des boutiques présentes en fin de musée qui permettent de garder un souvenir de sa visite et d’en faire profiter par la suite ses invités chez soi ou d’en faire un cadeau.
- Des applications pour smartphones et tablettes. Elles permettent d’obtenir des compléments d’information lors de la visite mais aussi de continuer à se documenter en dehors du musée.
- Des supports téléchargeables via le web. Ils font perdurer l’enchantement de la visite, permettent d’en garder des souvenirs par supports écrits et de les partager.
- Des cartes postales. Par le biais d’applications tactiles présentes sur différents supports interactifs, les visiteurs sélectionnent des belles images du musée ou de ses collections. Ils peuvent ensuite les partager par mail à leurs proches en les accompagnant d’un petit mot personnalisé, ainsi la culture voyage et se partage sans cesse.
Plus accessibles, les supports se partagent entre le musée digitalisé et ses visiteurs mais entre visiteurs du jour et visiteurs potentiels de demain ! Mais également avec les musées et les curieux du reste du monde.
Le numérique permet aussi d’interagir plus facilement et de créer une véritable communauté à travers, par exemple, une série de conférences accessibles sur le site internet du musée.
La culture circule et se démocratise
Ouvrir à l’art du numérique
Les artistes s’approprient déjà les supports numériques. Qu’il s’agisse d’œuvres interactives sensibles à la présence d’un public, ou simplement conçues à l’aide de matériel informatique (modélisées en 3D notamment), ces œuvres font déjà partie du paysage artistique d’aujourd’hui et encore plus de celui de demain.
L’art numérique doit être intégré à la vie des musées.
Pour présenter ses œuvres numériques, on n’hésite pas à utiliser des supports d’affichage dynamique tels que de grands écrans, des murs d’images ou encore des vidéoprojecteurs. Ils permettent de diffuser des œuvres en format géant. Ils transforment des surfaces mortes en lieux de projection fascinants.
La culture circule et se démocratise
Optimiser la gestion des ressources
Les outils de gestion informatisés sont essentiels dans le monde de l’entreprise : ils font l’objet d’investissements très lourds et d’un réseau de recherches et développement avancé. Ces progrès considérables faits sur quelques années peuvent aisément bénéficier aux musées digitalisés et leur permettre de repenser :
- La gestion des ressources humaines : les horaires d’ouverture, les contraintes de bâtiment, les législations sont des problèmes très lourds à coordonner. Ils peuvent être considérablement allégés grâce à des outils numériques performants. En plus des ordinateurs omniprésents, des solutions innovantes se développent auprès du personnel des musées. Des bornes interactives avec technologie RFID ou NFC permettent notamment à chaque employé de prendre connaissance des mesures de sécurité, du règlement actualisé, des sollicitations et demandes d’entretiens qu’on lui adresse, etc.
- L’archivage : la plupart des musées disposent de collections considérables dont seul un faible pourcentage est accessible au public. La digitalisation permet de les rendre plus accessibles, de les valoriser, de faciliter leur étude et/ou leur observation. Les systèmes de tri et d’archivage moderne dématérialisent et offrent par exemple la possibilité de délocaliser le stock physique.
Certaines applications tactiles et des logiciels de partage d’écrans offrent aussi la possibilité aux différents acteurs du musée de travailler de manière collaborative en réunion. L’apport du digital offre de nombreuses opportunités non seulement aux visiteurs mais aussi aux collaborateurs internes du musée.
La médiation culturelle ne peut plus fonctionner sur un modèle propre. Exposés à la concurrence de secteur mais aussi à celles des divertissements, des supports ludiques, ils sont contraints de se réinventer et de se projeter dans le XXIe siècle – cette mutation se traduit par un basculement dans l’ère du numérique.
Ce changement peut être subi, choisi ou être envisagé comme une formidable opportunité de se remettre en question et d’avancer vers plus de dialogues, d’interactions, d’inclusions.
Le numérique n’est pas qu’un investissement financier. Il permet de repenser chaque département, chaque maillon de la chaîne dans l’objectif de partir à la rencontre d’un public toujours plus large, riche, varié et, si possible, fidèle et curieux.
La culture a vocation à se partager et à se décloisonner. C’est tout le propos de l’utilisation de l’outil numérique qui est en mutation permanente. Il évolue et se réinvente, notamment à travers tous ces supports qui ont éclos en à peine 15 ans. C’est l’occasion de se les approprier !
La médiation culturelle ne peut plus fonctionner sur un modèle propre. Exposés à la concurrence de secteur mais aussi à celles des divertissements, des supports ludiques, ils sont contraints de se réinventer et de se projeter dans le XXIe siècle – cette mutation se traduit par un basculement dans l’ère du numérique.
Ce changement peut être subi, choisi ou être envisagé comme une formidable opportunité de se remettre en question et d’avancer vers plus de dialogues, d’interactions, d’inclusions.
Le numérique n’est pas qu’un investissement financier. Il permet de repenser chaque département, chaque maillon de la chaîne dans l’objectif de partir à la rencontre d’un public toujours plus large, riche, varié et, si possible, fidèle et curieux.
La culture a vocation à se partager et à se décloisonner. C’est tout le propos de l’utilisation de l’outil numérique qui est en mutation permanente. Il évolue et se réinvente, notamment à travers tous ces supports qui ont éclos en à peine 15 ans. C’est l’occasion de se les approprier !
